mercredi 25 mai 2011

Le Blosne à Barcelone... c'est parti !

Rendez-vous sur ce nouveau blog, qui est un peu la suite de celui-ci, mais qui n'a pas le même nom. Car cette année, l'équipe se rend à Barcelone... Bientôt en ligne, les éléments du programme.

jeudi 31 mars 2011

Le Blosne à Berlin, le film !

Le blog est en sommeil depuis quelque temps, mais voici la vidéo réalisée par Etienne lors du voyage.


Untitled from Projet de quartier Blosne on Vimeo.

vendredi 25 juin 2010

Première restitution berlinoise : "liberté et diversité !"


Une bonne partie de groupe de Berlinois s'est retrouvée mardi soir, au Triangle. Qu'ont-ils retenu de ce voyage et qu'y a t-il de transposable au Blosne ? On commence à rentrer dans le concret…



Si "le Blosne et Berlin ne sont absolument pas comparables" - observation pertinente de Bruno, ambassadeur du Blosne – il n'en reste pas moins que les participants au voyage ont retenu un gros paquet d'idées et d'aménagements qui, semble-t-il, ont fait leur chemin dans les esprits. Comme le rappelait Frédéric Bourcier, "penser la ville n'est pas réservé aux élus ou à ceux dont c'est le métier - y compris les sociologues, économistes ou anthropologues. Ceux qui y vivent ont leur mot à dire : l'enjeu est de croiser les regards et que chacun accepte de se mettre en danger".


Comment montrer aux autres habitants du Blosne ce que le groupe a aimé Berlin? Par ce type de restitution, pour commencer. Puis par le relai qu'en feront les ambassadeurs dans le quartier. Enfin, par la concertation autour des deux ZAC (Blosne Est et Blosne Ouest, à l'horizon 2012).

"Le cabinet Grumach, qui s'occupera du réaménagement urbain du quartier, n'est pas opposé à la discussion. Il faudra mettre en place des groupes de travail", poursuit Frédéric Bourcier.



Voici, en vrac, quelques propositions qui ont émergé de chaque groupe :

  • Berlin ne craint pas l'usage anarchique ou spontané d'un lieu "non utilisé", d'une friche ou d'un chantier. Finies les barrières ! "Avant de construire un immeuble ou un parc, laissons les habitants investir les terrains, faire une transition."
  • Les petits jardins collectifs en pied d'immeuble et les rajouts de balcons ou de terrasses ont marqué tout le monde.
  • De la couleur ! Pour Corine, "il faut mettre plus de couleurs, changer du gris ou du blanc, oser les dessins et les fresques sur les immeubles".
  • Des fontaines à eau, des jeux plus grands : "les Allemands ne respectent pas toutes les normes européennes, ils laissent leurs enfants jouer. Faisons comme eux ! On est trop protecteurs."
  • Des pistes cyclables plus grandes, "pour que faire du vélo soit vraiment un plaisir". D'une manière générale, "il faut faire évoluer la place du vélo dans la ville". Et commencer par ajouter des stations Vélostar à la Poterie, qui en est totalement dépourvu…
  • Développer l'auto-promotion (voir ici le reportage de TF1. Quand des habitants se fédèrent et deviennent les promoteurs de leur immeuble, en négociant tout avec l'architecte), les projets comme l'habitat groupé, bref participer en amont à la construction de son lieu de vie.
  • Accepter de prendre son temps : "Berlin est une capitale pauvre mais son urbanisme est exemplaire, estime Anne. Pourquoi ? Parce que élus et experts prennent le temps de se poser les bonnes questions. Ils assument de dire "on ne sait pas quoi faire", de laisser des terrains en friche, d'avancer pas à pas, de trouver un consensus." Bref, de ne pas laisser les promoteurs faire la loi…
  • Construire moins de grandes tours (pas plus de 6 étages) et moins de parkings extérieurs, "qui sont de véritables verrues". Tout le monde n'est pas d'accord : "où mettre nos voitures dans ce cas là ?" "Pourquoi pas dans des parkings silos, en hauteur, un peu à l'écart des habitations mais pas trop, avec de belles peintures ou des décorations ?"
  • Des récupérateurs d'eau de pluie, avec un circuit de redistribution collective. Des panneaux photovoltaïques, pour éclairer les parties communes.
  • Davantage de commerces de proximité, "mais pas seulement des boulangeries, estime Corine. On veut aussi des fleuristes, des glaciers, des bijoutiers… Tout ce qui n'existe que dans le centre ville ou dans les centres commerciaux !"
  • Adapter la nature à l'urbanisme : laisser pousser du lierre sur les immeubles, aménager de petits potagers, des jardins collectifs aménagés pour se reposer…
  • Proposer l'élection d'un "comité de quartier", qui agirait pour les besoins des habitants et serait en contact régulier avec les élus. Un conseil de quartier amélioré, sur des problématiques plus ciblées, avec plus de pouvoirs...
  • Mettre du mobilier urbain un peu plus varié, plus "fun" : de grands bancs, des garages à vélos, des passerelles, des transats toute l'année, des abris en bois, une plage (why not !)…

Comme le conclue Gilbert Gautier : "appropriation par les habitants, diversité des aménagements, souplesse des "experts", et davantage d'espaces intermédiaires". De quoi plancher pour les prochaines années !


CR

mercredi 2 juin 2010

Une contribution de Pascale Loget

Un petit dessin reçu cette semaine:

vendredi 28 mai 2010

La famille du Blosne en mouvement

Hé bien, quelle aventure !
Presque 100 personnes, architectes, urbanistes, ingénieurs, étudiants, habitants de toutes générations, élus politiques, sociologues, associations, artistes, technocrates... Tout ce petit monde embarqué dans le même bus pour aller voir ailleurs si on peut en être... Les uns se connaissent déjà, les autres pas. Après 20 heures de bus, c'est une famille qui atterrit à Berlin. Une famille comme les autres, avec ses "qui se prennent au sérieux", ses "timides", ses "grandes gueules", ses "clowns", ses "intrépides", ses "inquiets" ...

Reçus comme des princes par une autre famille : Berlin. Chaque matinée compte de nouvelles rencontres, des accueils chaleureux, conviviaux, qui font réfléchir. Sur... la démocratie, la citoyenneté active, la réflexion sur le "comment-que-ça se fait une ville", "comment-que-ça-se-pense", "comment que ça se vit", "comment que ça se reconstruit".

Alors la famille Blosnienne, comment on va l'aménager notre quartier, notre territoire ? Comment aménager les jardin de "mamy et papy Blosne" ? Et celles des "babyBlosne" ?

Faudra demander au docteur ArchiUrbain...

Mais, attention, nous, on sait ce qu'on veut pour être heureux... Que nos jeunes puissent un peu se divertir le soir, nos papys se reposer dans des parcs, nos enfants jouer juste à côté. Aller acheter une glace l'été, juste à côté, et un costume pour le mariage des neveux...

Et puis aussi, nous, on en a marre de voir Papy, Baby et Junior s'engueuler. Va falloir que ça change !
Notre maison Blosnienne, elle est trop belle ; y'a déjà de quoi être heureux.
Sauf que, maintenant, faut qu'on réfléchisse pour qu'il y ait plus de visiteurs, de nouveaux commerces ...
Et pour ça, on en a ramené des idées dans nos bagages...
Et une histoire de famille, c'est du sérieux, c'est pour la vie.

jeudi 27 mai 2010

ich bin eine blosner

ich bin eine blosner
Mai 2010 : le mur est tombé !
le mur des différences et de l'indifférence : différences de générations, de milieu social, différences culturelles. Indifférence envers celui que l'on croisait tous les jours sans le regarder et dont on  a découvert les attentes, mais aussi la contribution à la vie du quartier, plus tout ce qu'il a bien voulu revéler de lui- même. C'est vrai que je ne regarderai plus jamais mon voisin du même oeil depuis que j'ai partagé sa salle de bain et que je l'ai vu en pyjama ! Si ce voyage n'avait qu'une vertu, ce serait celle d'avoir constitué l'entité "ambassadeurs" plus rapidement que ne l'auraient fait 10 ou 15 réunions sur ce thème. Maintenant que le mur est tombé, reste à construire le nouveau Blosne, et que chacun apporte sa pierre à l'édifice !
Jocelyne Fouché, ambassadrice/relais/ interface/ courroie de transmision/ au choix !

lundi 24 mai 2010

Tranches de vie de groupe

Au fait, comment ça se passe la vie à 100 ? Cent personnes, presque toujours ensemble, dont certaines se connaissent et d'autres pas du tout, ça donne quoi ?



Un album qui va, j'espère, grossir avec les photos des uns et des autres. Cette première sélection de trombines  montre bien la super entente qui a régné entre tout le monde, malgré la diversité des âges, des cultures, des caractères... Un groupe hétérogène qui a franchement bien fusionné.





CR

Dehors les marmots !

Les jeux pour enfants sur l'espace public allemand sont fascinants, pour nous Français. Originaux, variés, ils ne correspondent pas tous aux règles de sécurité draconniennes imposées par chez nous. On a même découvert, à Prenzlauer Berg, un espace tout en bois, avec plusieurs niveaux, que les enfants construisent eux-mêmes ! Des  clous, un marteau, et vas-y Kévin termine moi cette passerelle. "Inimaginable chez nous", concluent les Bolsniens.

N'ayant pas suivi la balade sur la place des enfants dans le quartier, voici simplement quelques photos qui donnent une idée de l'ingéniosité et de la créativité de tous ces espaces de jeux.





NB: je ne sais absolument plus qui les a prises, si le ou la photographe se reconnaît, qu'il ou elle me fasse signe!

CR

Rubrique "On veut la même chose à Rennes !"


Des Trabant jaunes, des touffes d'herbe sur les trottoirs, une fresque sur un mur ou une rénovation baroque: la liste est longue. La rubrique ne demande qu'à s'étoffer et chacun peut participer !


On commence par un concept génial : le biergarten, qu'on peut traduire par "jardin où l'on boit de la bière" (ou du café, du jus, de l'eau, mais quand même surtout de la bière). On les trouve un peu partout, au bord de l'eau, dans un parc, entre deux immeubles. Des bancs, de longues tables en bois, un petit bar ouvert à toute heure, éventuellement des guirlandes et des tonnelles, et on se croirait dans un tableau de Renoir.

Frais, convivial, intergénérationnel : et si on créait un au Blosne?




Et LA photo du jour, qui est signé Christophe :


La trabi devant le Mur... si c'est pas un beau cliché ! Quelques anecdotes à propos de cette caisse à savon aujourd'hui très recherchée:

  • Au cours de sa période de production, elle fut la seule voiture au monde à valoir plus cher d'occasion que neuve en raison de délais d'attente compris en moyenne entre dix et quinze ans.
  • À cause des vibrations, le carnet de bord recommande de s'assurer au moins une fois par an que vis et boulons sont bien serrés.
  • Sur les 3 millions d'exemplaires produits, il en reste autour de 60 000 en circulation en Allemagne. Son architecture quasi parfaite et son esprit de simplification extrême en font un véhicule culte.
  • Son moteur était un deux-temps (comme une mobylette). Elle pouvait s'entretenir et se réparer « à la maison » avec un outillage manuel simple.

Et comme Christophe aime les vieilles voitures, en voilà deux autres, des modèles de l'ouest cette fois:


Prenzlauer Berg, la bobo's touch

Relativement épargné par la guerre et superbement restauré, ce quartier du nord-est de Berlin est un modèle de participation citoyenne et de co-construction des espaces communs. Il n'est pas rare d'avoir des pièces, cours ou jardins partagés, et tout le monde met la main à la pâte pour les petits travaux. "C'est l'esprit du quartier, explique un habitant. Laisser les gens se saisir d'une idée, proposer des choses, aider à la rénovation." Plus facile quand la population est homogène, comme ici où tout le monde semble avoir 30 ans, un enfant en bas âge et un look franchement écolo.


Revers de la médaille: en attirant des populations jeunes, professions libérales, intellectuelles ou artistiques, la cote de Prenzlauer Berg a explosé en 10 ans. Et les loyers aussi... qui restent tout de même moins chers que Londres ou Paris (700 euros pour un 50 m², contre une centaine après la réunification !)
"Les effets de mode se déplacent en cercles concentriques. Aujourd'hui, ça bouge beaucoup à Neukölln, un quartier qui avait mauvaise réputation il y a peu." Là bas aussi, les bistrots, librairies, friperies, restos branchés et friches culturelles commencent à arriver.


Quelques images de Prenzlauer Berg, où vivent par ailleurs beaucoup de Franzosen:



CR

dimanche 23 mai 2010

Esthétique de la RDA

Es war die DDR. C'était la République démocratique allemande, un régime vicié où l'Etat prenait tout en charge. Planification et contrôle du commerce. Assurances sociales. Constructions de logements. Coopératives agricoles. "Malgré la modicité des loyers, la gratuité des soins de santé et la générosité des congés de maternité et des bourses d'étude, la vie quotidienne en RDA était une source permanente de frustrations : pénurie chronique de biens de consommation, files d'attente devant les magasins, infrastructures vétustes, monnaie au taux de change artificiel, etc." (Wikipédia)



Cette vie que l'on imaginait à l'ouest triste et sans espoir, mise en scène dans le film "Goodbye Lenin", la voici figée dans un "appartement témoin", conservé dans un HLM de Hellensdorf. Ca vaut le détour.

A part le double vitrage et le balcon, tout est d'époque (année 70 et 80), d'un kitch et d'une uniformité qu'on finit par trouver... attendrissants !

CR

samedi 22 mai 2010

Le Tacheles, haut lieu de la culture alternative

Un lieu incroyable, emblématique de Berlin et de son évolution: le Tacheles, ancien grand magasin détruit lors de la seconde guerre mondiale, puis dynamité au cours des années 1960, est devenu La Mecque de la mouvance alternative de Berlin. Ceux qui l'ont visité en gardent des souvenirs indélébiles, telle cette improbable rencontre (photo ci-contre) avec un groupe de plasticiens sud-américains, dans une danse avec les touristes...

En 1990, le bâtiment menacé par les pelleteuses, fut squatté par de jeunes artistes, puis transformé en galerie d'art et d'exposition. Depuis, il devint le Kunsthaus Tacheles. (source: http://www.berlin-en-ligne.com)

Visite du quartier Moabit: on découvre le "management de quartier"...

Tout un programme, cette histoire de conseil de quartiers berlinois. Pour faire court, disons que contrairement à Rennes, ces assemblées sont éphémères. Quand les problèmes d'un quartier sont en voie d'être résolus, le conseil se dissout.  "Moabit-west est un quartier pauvre, ancien, avec une forte immigration, un terrain économique fragile et peu d'espaces verts, résume Béatriz Finzter, l'interlocutrice des habitants. Sur 21 conseillers, la moitié sont des habitants "experts" qui relaient l'info sur le quartier. Les autres sont des professionnels. Il intervient uniquement dans 3 domaines : l'éducation et la formation, l'accompagnement aux petits entrepreneurs et les liens entre voisins." Tandis qu'à Rennes, les commissions des conseils de quartiers ont des intitulés plus larges (personnes âgées, animation, urbanisme, etc.) et aussi plus flous.


Mais la différence la plus notable, que tout le monde a bien compris, est dans l'autonomie de ce conseil, élu par les habitants du quartier. Elu ! Deuxième surprise : l'enveloppe de 550 000 euros géré par ce conseil de quartier. Une claque pour les ambassadeurs du Blosne. UCette belle somme est à relativiser pour deux raisons: "l'argent placé dans tel ou tel projet finit toujours par se tarir", explique Norbert, habitant et membre du conseil de quartier. Et si les enveloppes des conseils rennais semblent ridicules à côté, il ne faut pas oublier l'argent du CUCS, le contrat urbain de cohésion sociale.


Finalement, la conclusion à laquelle arrive tout le monde tient en quelques mots: les Allemands sont plus pragmatiques et font davantage confiance aux habitants. Le pays est nettement moins centralisé et donc porte plus d'attention aux projets venant "d'en bas", mais la solidarité des institutions a ses limites: la solidarité "à la française" est plus protectrice - de l'assistanat, diront les autres. Question de mentalités... qui fait dire à cet ancien directeur de quartier dont nous respecteront l'anonymat : "il n'y a pas de remède miracle, les systèmes sont si différents que tout n'est pas transposable". Hormis, c'est ce qu'on verra par la suite, sur des aménagements à la marge ou des petits détails qui rendent la vie de quartier plus agréable.

CR

Gulliver et le capitaine Haddock

Découverte de Berlin en deux temps : des maquettes au 1/500e, superbes, pour l'aspect historique. Puis une vision plus touristique au fil de la Spree, en bateau mouche. Les Blosniens sont sous le charme.


Quoi de neuf à Berlin? Depuis la fin de la guerre en 1945, la ville a complètement changé de visage. "1/3 a été détruit, 1/3 sérieusement endommagé, et le reste n'a pas bougé", nous apprend la guide. Très dense avant guerre, Berlin a fait le choix de recomposer entièrement la structure des pâtés de maisons. Toute sa physionomie en a été bouleversée. Quelques éléments à retenir :

- Le mythe de "l'année zéro" a imprégné les décisions d'après guerre. C'est l'idée de repartir de la base, de "tout refaire en mieux".

- Le tout bagnole. Inspirée par un autre mythe, américain celui-là, Berlin a élargi ses avenues et ses places. D'immenses autoroutes à 8 huit voies devaient traverser la ville de part en part - heureusement elles n'ont pas toutes vu le jour. Contrairement à Londres ou Paris, la circulation est relativement fluide mais certaines avenues sont "des saignées qui coupent la ville en morceaux", jugées "moches et bruyantes".



- Les habitations auparavant très rapprochées ont été éclatées, faisant une grande place à la végétation, aux espaces publics. La densité de la ville a clairement diminué : Berlin compte 3 millions d'habitants sur une surface 9 fois plus grande que Paris!

- A l'est comme à l'ouest, le même type d'orientations ont été prises, malgré les divergences politiques.


Les grands projets qui attendent Berlin sont tout aussi passionnants, mais ce serait trop long à raconter ici...


Allez un peu de tourisme de base, voilà quelques images des bords de Spree, prises du bateau:


Sympa les transats non ? Les élus de Rennes ont bien noté l'idée...

CR

Entendu à droite, à gauche

C'est normal, quand on est journaliste on laisse traîner son oreille, et on entend des trucs incroyables. Certains impubliables, malheureusement. Et des petites choses comme ça:


"Toutes ces belles bagnoles dans un quartier populaire, j'en reviens pas. Ici même les pauvres roulent en BMW
"

"On a du mal à prendre les bâtiments en photo, tellement il y a d'arbres! Ca risque pas d'arriver au Blosne..."

"Les urbanistes aiment que certaines opérations soient marquées du sceau du secret" (dit avec ironie, ça va de soi)

"C'est bien joli toutes ces jachères urbaines, ils peuvent se le permettre! A Rennes on n'a plus de place pour se loger, alors des friches..."

"On a tous un côté réac en nous" (celle là, j'aime beaucoup)

"Quand c'est rouge, ils ne traversent jamais, même s'il n'y aucune voiture. C'est la discipline poussée au ridicule, mais c'est impressionnant."

Hellersdorf, entre Ostalgie et nouvelle ère


Que reste-t-il de l'époque communiste? Quels outils Berlin a t-elle du inventer pour améliorer le sort des habitants de l'ex-bloc de l'est? Heinrich Niemann, ancien élu au développement écologique de Marzahn-Hellersdorf, présente l'évolution d'un quartier populaire à travers la réunification. Passionnant!




Ce quartier agréable, arboré et coloré compte 75000 habitants. Démarré à l'époque de la RDA, sa construction a duré jusqu'en 1990. Il est très représentatif des grands ensembles de l'Allemagne de l'Est: peu de tours au delà de 7 étages, de larges avenues, des constructions minimalistes à faible coût. Les balcons, ascenceurs, éléments décoratifs ont été ajoutés après la réunification (hé oui, l'ascenceur était rare en RDA). Une ligne de métro déssert le quartier vers Alexander Platz, à 1/2 h ; c'est plutôt court à l'échelle de Berlin, ville incroyablement étirée et aérée. A l'inverse de Rennes, qui a misé sur un dévelopemment intra-rocade. Et ce n'est pas la seule différence avec notre belle cité bretonne.



"Contraitrement à beaucoup de clichés, insiste Heinrich Niemann, ce quartier est très boisé. Quand les étrangers visitent Berlin, ils aiment prendre en photo ce qui renvoit à l'image du communisme. Des bâtiments gris, rigides, glacés. Mais la réalité est plus nuancée."

La traversée de Hellersdorf tranche radicalement avec cette image d'Epinal. Mixité sociale, requalifications réussies, espaces publics agréables et nombreux commerces en rez-de-chaussée: sans être aussi dynamique que Prenzlauer Berg ou Pankow, autres quartiers de l'est de Berlin en voie de boboïsation accélérée, Hellenrsdorf ne manque ni de charme ni d'animations. 80% des immeubles ont été rénovés depuis 1990, les fresques ont recouvert plusieurs façades, les espaces de jeux pour enfants sont immenses. A faire pâlir d'envie les amoureux des Hautes Ourmes (et ils sont nombreux).



Mais Heinrich Niemann, membre du parti Die Linke (à gauche du SPD), ne nous montre pas seulement les réussites. Tel cet espace un peu plus enclavé, vendu à un cabinet d'architecte puis à un marchand de sommeil, qui souffre du chômage et de la concurrence des commerces plus récents à quelques pas de là. "La chute du mur a apporté des choses très positives, comme ces rénovations. Mais toute la structure économique de la RDA s'est effondrée, des crèches ont fermé, la solidarité s'est étiolée. Et de grosses inégalités sont apparues entre ceux qui ont un boulot et ceux qui n'en ont pas." Ostaglique (de Ost qui signifie l'est), Herr Niemann ? "Non, le régime était à bout de souffle. Mais le capitalisme sauvage est arrivé trop vite".
Quant au management de quartier, qui réunit élus, commerçant, techniciens, propriétaires ou bailleurs, il a permis un accompagnement, une transition douce qui prenait en compte l'avis des résidents (comme ici  un trompe l'oeil, sur toute une façade). On en recause bientôt.

CR

Au sol, une trace du Mur...


Tout le tracé de l'ex-Mur est matérialisé dans le centre ville (Mitte). Les artistes berlinois ont récupéré le thème, en empilant des bouts du mur le long de la Spree, ou comme ici avec un lapin qu'on imagine très bien sauter d'un bond, entre l'est et l'ouest. La beauté de Berlin est là: cette histoire incroyable de la ville au XXe siècle, qui saute aux yeux à chaque coin de rue, et l'audace de ses habitants pour conserver cette mémoire et la détourner avec ironie.

Warum Berlin ? Les motivations de Rachid Arrab.

Rachid n'est pas le journaliste de France 2, mais un bénévole de l'association Quatro Connexion. Il est là "par curiosité", mais aussi par militantisme.

Un vrai personnage, cet homme là. Futé, ouvert aux autres et un peu grande gueule, juste ce qu'il faut. Son rôle associatif? "Animer le quartier du Blosne sur le plan culturel, sportif, etc. On veut surtout faire autre chose que les structures classiques, du type CPB ou le Relais, qui sont des modèles vieillissants." Sa critique porte autant sur les activités proposées, les horaires d'ouverture, que sur le rapport global, en France, entre institutions et jeunesse dans les quartiers. "On n'est plus dans les années 80, les jeunes désertent les structures de proximité. Il faut inventer un autre modèle, plus participatif. Il y a trop de paliers administratifs à franchir avant de pouvoir monter un projet."


Attiré dans ce voyage par Nathalie Delcroix, animatrice hyperactive du Blosne, il est accompagné par son frère Abdelghaffar et son oncle, président de l'Age de la tortue. "Je suis venu à Berlin pour savoir ce qui se fait ailleurs, notamment sur ce qu'ils appellent le management de quartier. Depuis la chute du mur, ils ont mis de gros budgets et surtout une vraie volonté politique. La jeunesse allemande est mieux assimilée, même si c'est vrai qu'ils ont connu moins d'immigration." Seulement 6% des habitants d'Hellensdorf sont d'origine étrangère, essentiellement polonaise ou russe, mais l'immigration turque est très forte dans d'autres quartiers.


Quels sont les rapports entre associations et politiques, les outils mis à la disposition des acteurs de terrain, quel urbanisme pour casser les ghettos ? "Le Blosne, c'est pas une cité. On a un tissu associatif bien développé, et la jeunesse a été canalisée grâce aux équipements de quartier notamment. Mais tout ça est en train de devenir obsolète, et on a envie de relancer la machine."

CR

C'est quoi un "ambassadeur" ?


Sur une idée récente de l'élu de quartier Frédéric Bourcier (idée originale mais pas encore complètement aboutie) certains participants au voyage - pas tous - sont des "ambassadeurs" du Blosne. Sur 104 candidatures, 50 ont été retenus avec pour objectifs premiers : mixité social et parité hommes-femmes. Le plus jeune a 18 ans, le plus âgé 75.


Il ne faut pas y voir un rôle de représentation du quartier, mais plutôt un "porteur de parole" ou un "générateur d'idées". Son rôle: faire connaître le projet urbain du Blosne et ses avancées diverses auprès des habitants qu'il cotoie. Il est "bénévole, complémentaire des assos de quartier, libre d'exprimer son point de vue" (et il ne s'en prive pas!) et participe donc à pas mal de réunions. C'est un sacré boulot, et ce voyage d'étude à Berlin n'est pas de tout repos, comme on le verra plus tard...

La prog du jour

Une partie du groupe va chevaucher des vélos, pour une balade avec 3 urbanistes allemands sur le thème "aménagement des espaces extérieurs".
Pour nous, ce sera "vision globale et politique", en bus donc, accompagnés par un ancien élu au développement urbain écologique de Marzahn-Hellersdorf. Voilà ce qu'en ont écrit les étudiants du Master Maîtrise d'ouvrage urbaine et immobilière (le Moui - quel bel acronyme), très actifs sur ce voyage:

"Lors de la réunification, l'enjeu pour ce quartier est énorme: maintenir la mixité sociale existante dans les cités construites au temps de la RDA alors même que le marché du logement s'ouvrait et offrait de nouvelles perspectives aux populations plus aisées".

En gros, gérer l'arrivée du capitalisme le plus sauvage dans un pays à l'économie moribonde...

CR

18h de bus, c'est long.

Mais ça se vit bien, finalement. Certains appréhendaient le voyage, est-ce qu'on arrivera à dormir, et les ronflements du voisin, et les odeurs des pieds, etc. Bilan jeudi à 14h (une vingtaine d'heures de bus en réalité): à part quelques muscles contris et un dodo par intermittence, pas de souci majeur; tout le monde est en forme, paré pour casser la croute avant de... reprendre le bus.


lundi 17 mai 2010

Départ le mercredi 19 mai

Bientôt le départ en bus, pour cinq journées de folie entre Prenzlauer Berg, Mitte, Hellensdorf... Des quartiers berlinois à l'histoire mouvementée et souvent réputés, à l'instar d'autres villes allemandes, comme des modèles originaux en terme d'implication des habitants, d'écologie et de développement durable.


Une centaine d'habitants du Blosne sont embarqués jusqu'au lundi 24 mai: élus, membres du conseil de quartier ou d'associations locales, et surtout "ambassadeurs" chargés de restituer les échanges au retour à Rennes.


Pourquoi ce déplacement à Berlin ? Certaines zones du Blosne vont bientôt changer de visage. Espaces verts, densification ou non des habitations, requalifications sur l'espace public, rénovations énergétiques, coopérations autour d'un projet urbain : voilà ce qui intéresse notre équipe de Blosniens (que nous appellerons également Zupards, terme revendiqué par les plus jeunes!)


Ce blog est là pour raconter les visites, rencontres, échanges qui auront lieu. Que tirer de l'expérience berlinoise? Que peut-on transposer à Rennes? Quelles idées émergeront de ce voyage d'étude?


Quant aux intervenants - élus au développement urbain écologique, ingénieurs du bâtiment, architectes, sociologues, responsables du "management de quartier", etc. - la liste est longue et variée. J'essaierai, autant que possible, de poster quelques portraits sur ce blog et de raconter ce qui se dira. Autant le dire tout de suite, c'est une expérimentation ! Mais ce blog est ouvert à tous ceux qui, au cours de ce voyage, voudront écrire une note, un récit, une anecdote. Pour que ceux qui restent à Rennes puissent un peu en profiter ;-)


CR

Quelques exemples de visites



  • Visite d’une rénovation énergétique dans le quartier grand ensemble du Märkisches Viertel.

  • Le management de quartier à Moabit West : explication et visites autour des outils au services de la politique de la ville

  • Faire de la place aux enfants dans un quartier dense : visites d'espaces de jeux  et les cours intérieures d’une coopérative de logement.

  • Visite de plusieurs cités des années 20 classées au patrimoine mondial de l'Unesco et du nouveau quartier de "Heinrich Böll"

Quant aux intervenants - élus au développement urbain écologique, ingénieurs du bâtiment, architectes, sociologues, responsables du "management de quartier", etc. - la liste est longue et variée, à découvrir au jour le jour...

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